Passionné d'Arts Martiaux Florent PELLETIER sait donner l’envie de pratiquer dans l'harmonie, le respect et l’entraide mutuelle. |
Après la tempête... Maître Shozo
AWAZU disait
:
« Au Japon nous avons un arbre, c’est Yanagi (le
saule).
Quand le vent souffle, il bouge, il danse, il est toujours en
mouvement. Jamais
il n’est fatigué. Le vent est le plus fort mais
bientôt il est parti. C’est
l’esprit du Judo. » Si l’arbre
est
souple et épouse le vent c’est que ses racines sont
solides et dans les racines
du Judo il y a le Jujitsu. Le Judo et le Jujitsu naissent l’un de
l’autre et
depuis toujours l’esprit d’humanité s’inscrit
dans la pratique des Arts
Martiaux. Judo, Jujitsu, Taïso ne sont justes que si nous
agissons ensemble pour le bien-être de tous. Cette
solidarité et cette entraide sont indispensables à la
compréhension du Budo. |
Le discernement... Comme
en
Karaté ou en Aïkido, il n’y a pas de première
attaque en Jujitsu. On commence
toujours par saluer et ouvrir en avançant d’abord la jambe
gauche puis la jambe
droite. La jambe gauche représente le cœur,
« Kokoro » en japonais.
Dans la première technique du Goshin Jitsu, Tori esquive en
reculant le pied
gauche sur la saisie de ses deux poignets par Uke qui tente de porter
un coup
avec son genou droit. Dans la première technique du Nage No
Kata, Tori apprend
à créer le vide en reculant d’abord la jambe
gauche. Dans la première technique
du Ju No Kata, Tori pivote sur son pied gauche d’un quart de tour
vers sa
droite tout en saisissant de sa main droite le poignet de Uke. Dans le
Kime No
Kata, Tori prend appui sur ses orteils tout en écartant ses
mains vers
l’arrière pour déséquilibrer Uke vers
l’avant. Dans tous les arts martiaux il
existe le principe inverse qui confirme la règle, par exemple
dans l’Itsutsu No
Kata c’est Tori qui s’approche de Uke comme dans le Katame
No Kata. On voit
bien que ce sont les leçons qu’inspire la technique qui
sont importantes. A travers les techniques et le cérémonial, le créateur ou les créateurs du Kata veulent transmettre un message à travers le temps. Ce message peut être d’ordre historique, médical, philosophique, technique et transmettre des sensations. La voie ou les techniques de la souplesse débutent toujours par la politesse et la compréhension de l’autre. En saisissant, en déplaçant, en reculant, en analysant la réactivité ou simplement en observant, on sait ce qu’il faut faire et comment on doit se comporter. Le mouvement alors vient ou sort tout seul : en oubliant la technique, la technique trouve son chemin car elle fait partie de nous. C’est pourquoi il est aussi important de répéter sans se lasser, de travailler de façon désintéressée, d’expérimenter en permanence. L’envie et la joie de comprendre s’amplifient en pratiquant et comme le dit un proverbe Japonais : « Connaître ce qui est ancien, c’est savoir le rénover. » L’âme des Arts Martiaux ne trouve sa place que dans un cœur honnête et un corps souple. Le Maître Hatsuo ROYAMA dit : « Le cœur comprend ce que le corps intègre. » Le mot « intègre » a plusieurs sens. A ce niveau, il n’y a pas de perdant en Jujitsu. |
Il
existe des
règles entre les pratiquants, l’une d’elle est de ne
jamais blesser son
partenaire. La blessure peut être la cause d’un
arrêt volontaire ou involontaire.
Elle devrait être un facteur de progrès, de courage, de
volonté, de dignité. En forgeant son mental, en
aguerrissant son corps, en
participant à sa
reconstruction, en voyant les aspects positifs, on comprend
pourquoi
cela nous est arrivé. Il
y a de
grosses et de petites blessures : la blessure qui nécessite
des soins sur
place, celle qui demande des examens complémentaires, la
blessure psychologique
et celle qui va se guérir simplement en restant calme et
patient. L’urgence
est
de bien se soigner, de ne pas reprendre trop vite
l’entraînement ou la
compétition, de relativiser et d’aller voir son
médecin. On doit parfois accepter
d’être aidé pour dépasser la blessure. Il ne
faut pas confondre la douleur momentanée
due à l’effort et celle due à la blessure… C’est
nous qui
sommes blessés, mais c’est nous qui guérissons.
C’est pourquoi ne vous isolez
pas, revenez dans le club, observez les autres travailler cela sera
vous sera
très utile. Vous serez toujours bien accueillis… La
pratique des Arts Martiaux nous met face à nous-même. Le
fil qui est tendu est celui de
la vérité et des formes de la souplesse sous tous ses
aspects, menant à un état
de plénitude et d’équilibre mais aussi
d’épreuves. Sachons les résoudre et
faire que l’efficacité ne s’exprime jamais au
détriment des autres. La blessure est
évitable, surtout en randori. D’ailleurs Jigoro KANO
disait : « Le
randori est une forme de rencontre librement consentie qui ne repose
pas sur
une convention, tant qu’on ne se manque pas de respect l’un
envers l’autre et
qu’on ne blesse pas le partenaire. |
L'entraide et l'attitude...
De
même qu’il
ne peut y avoir d’attitude juste sans conscience, il ne peut y
avoir d’entraide
sans générosité. L’entraide est toujours
désintéressée… Le premier qui aide
l’autre va le faire spontanément, sans attendre de retour.
Dans les Arts
Martiaux, l’entraide est simultanée. C’est un acte
gratuit qui nécessite la
compréhension subtile de l’attitude. L’entraide
c’est retenir l’autre dans sa chute, c’est
arrêter un mouvement plutôt que de
blesser son partenaire, c’est aussi savoir le laisser nous
projeter dans un
randori pour qu’il prenne confiance en lui. L’entraide est
une autodiscipline
qui présuppose le respect.
L’entraide
est
le miroir de l’attitude, comme celui que l’on place dans
les Dojos
traditionnels. |
« Le
Judo est un
art et une science. » Jigoro KANO |